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L’arbre, allié de l’agriculture

La ferme du lycée agricole de Melle, véritable exploitation et outil pédagogique, vient de recevoir un prix pour son engagement en agroforesterie.

Afin de valoriser l’importance de l’arbre dans l’agriculture et le paysage, le concours général agricole récompense désormais les pratiques en agroforesterie. « Deux nouvelles catégories se sont ouvertes, explique Eric Cirou, de la chambre d’agriculture, co animateur pour la Nouvelle-Aquitaine du réseau national pour l’agroforesterie. L’agroécologie et cette année l’agroforesterie. Il ne s’agit pas de primer des produits, comme dans le concours général, mais des parcelles et à travers elles des pratiques ».

“ Une prise de conscience ” C’est dans les locaux du lycée de Melle que s’est déroulé la remise des trois prix de ce concours ouvert à toutes les exploitations agricoles. « Ça nous semblait intéressant de remettre le prix dans le cadre du lycée agricole de Melle car il y a dans les établissement scolaires une notion de transfert de savoir, de connaissance et d’implication des élèves qui est très importante ». Si l’agriculture a été synonyme de remembrement, ça n’est aujourd’hui plus le cas. « Je pense qu’on évolue positivement avec une prise de conscience. Nous avons passé des étapes difficiles avec des opérations de remembrement et restructuration dans lesquels l’arbre a souvent été l’élément le plus facilement éliminé. Depuis les années 2000, les enjeux de l’agriculture ont changé, nous ne sommes plus dans l’autosuffisance alimentaire. On parle de la qualité des eaux, de l’environnement et de changement climatique ». Et l’arbre se trouve bien au centre de tous ces enjeux. « Il entre vraiment dans l’agrosystème, y compris dans le paysage. La présence d’arbres a une signification. La première étape, ce sont les haies ». Parmi les lauréats, l’exploitation agricole de l’établissement mellois. « Nous avons élaboré il y a trois ans un plan de gestion de l’exploitation en collaboration avec Prom’Haies, explique Denis Boulenger, directeur de l’exploitation. Nous avons désormais un programme d’entretien et de replantation de haies sur une trentaine années. Nous avons également évalué le potentiel de nos haies, nous y intégrons maintenant des inventaires de la faune et de la flore ». L’exploitation, qui est aussi un outil pédagogique indispensable, ne manque pas d’idées. « Nous avons un projet sur le secteur des hauts de Saint-Hilaire pour travailler la connexion des corridors écologiques, en conciliant nature et éléments d’architecture patrimoniale comme les murets ». Un travail qui se fait aussi en relation avec le projet de Trame verte et bleue menée par la commune nouvelle. Le lycée a également été sollicité sur le thème des bordures « Il s’agit de qualifier cette zone entre le chant et la haie, déterminer les bordures dans leurs fonctions agronomique, technique et biologique pour avoir cette continuité entre la haie et la parcelle agricole ». Enfin, le lycée pourrait devenir la tête d’un réseau national Erasmus autour de l’arbre.


Publié le 23/10/2019 à 06:25

Par "La Nouvelle République".


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